Les six Apôtres à droite de la fontaine

(à notre gauche)

 

Les Apôtres : les 12 disciples choisis par Jésus comme ses plus proches compagnons, ses témoins devant le monde et les prédicateurs de son Evangile.

" Voici les noms des douze apôtres : le premier, Simon appelé Pierre, et André, son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère ; Philippe, et Barthélémy ; Thomas, et Matthieu, le publicain ; Jacques, fils d'Alphée, et Thaddée ; Simon le Cananite, et Judas l'Iscariot, celui qui livra Jésus.Tels sont les douze que Jésus envoya, après leur avoir donné les instructions suivantes ..." (Matthieu 10, 2-5)

 

Le nombre 12 et la Bible

— 12 est un nombre rond

Matthieu : 9, 20 : Et voici, une femme atteinte d'une perte de sang depuis douze ans s'approcha par derrière, et toucha le bord de son vêtement.
Jean : 6, 13 : Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux qui restèrent des cinq pains d'orge, après que tous eurent mangé.
Luc : 2, 42 : Lorsqu'il fut âgé de douze ans, ils y montèrent, selon la coutume de la fête.
Jean : 11, 9 : Jésus répondit : N'y a-t-il pas douze heures au jour ? Si quelqu'un marche pendant le jour, il ne bronche point, parce qu'il voit la lumière de ce monde…

— 12 est un nombre parfait, provenant à l'origine du zodiaque et des mois de l'année. Dans la Bible, il symbolise l'ensemble du peuple de Dieu, que constituent les tribus (Israël) ou les Apôtres (l'Eglise). Son carré multiplié par 1000 symbolise une infinité.

Matthieu : 19, 28 : Jésus leur répondit : Je vous le dis en vérité, quand le Fils de l'homme, au renouvellement de toutes choses, sera assis sur le trône de sa gloire, vous qui m'avez suivi, vous serez de même assis sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d'Israël.

— 12 est un nombre désignant le nombre de disciples ou apôtres choisis par Jésus et envoyés avec son autorité, probablement en souvenir des tribus d'Israël . Leur nombre devant demeurer complet, Judas fut remplacé par Matthias.

Matthieu : 10, 5 : Tels sont les douze que Jésus envoya, après leur avoir donné les instructions suivantes : N'allez pas vers les païens, et n'entrez pas dans les villes des Samaritains…

 

 

 

JUDAS

= éloge du Seigneur

'l'homme de Kérioth', ville de Juda, d'où son nom Judas Iscarioth ou Iscariote. Fils de Simon Iscariote. Toujours cité en dernier des Douze.

Peut-être le trésorier des 'Douze' : "...il était voleur, et que, tenant la bourse, il prenait ce qu'on y mettait." (Jean 12,6).

Pour prix de sa trahison (amour de l'argent ou action de Satan), le légendaire personnage de Judas aurait reçu trente pièces d'argent (des 'sicles' et non des 'deniers') soit cent vingt deniers, le prix d'un esclave. Un denier (3,85 grammes d'argent à l'effigie de l'empereur Tibère) (de même valeur que le drachme grec) correspondait au salaire journalier d'un ouvrier agricole ou à la dépense journalière moyenne.

Pris de remords, il aurait rendu l'argent et se serait pendu.


Jean Bourdichon - Baiser de Judas
Livre d'Heures -Tours - fin du 15è.s.
Musée Marmottan-Monet - Paris

Tympan du portail central de la Cathédrale de Strasbourg où figure la Passion du Christ. L'image de l'Enfer est sur le troisième registre à gauche.

A gauche : Judas s'est pendu à une branche d'arbre ; derrière lui, se dresse un bouc en érection (vient-il de brouter la mandragore ?), symbole de Satan venu ravir son âme.

La grande gueule ouverte : l'entrée de l'Enfer. Un condamné bout dans une marmite retenue par une énorme langue de feu.

Dessous, se trouve un personnage réputé en Alsace: " Gamil Blosarsch " : allusion à un évêque pédéraste qui abusait des enfants de chœur et qui fut mis au ban de la ville. Debout, un jeune garçon urine sur les fesses dressées et l'anus étoilé de l'évêque. Les pattes palmées de l'évêque symbolisent la perversité.

Dessous, est assis le diable avec pattes de bouc, longues oreilles et barbichette. Il retient en ricanant la tête de l'évêque sous son bras.

A l'extrême droite, Adam et Ève. Ève pose la main d'Adam sur son sexe pour symboliser le " péché originel ".

Le garçon pose sa main sur la tête d'Ève en un geste de caresse qui veut symboliser l'attachement de l'enfant à la mère.

Dans l'iconographie classique, Judas est souvent représenté vêtu de jaune (de là, l'association du jaune et de la notion de traîtrise).

- a les jambes 'croisées' (la droite devant, la gauche à l'arrière) = a failli

- pointe l'index sur un chardonneret et sur la licorne = désigne Jésus en l'embrassant

- ses mains semblent striées avec "des marques d'infâmie" (?)

- tient une corde à la main gauche = la corde pour se pendre

 

Apocryphe chrétien : L'Evangile de Judas : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89vangile_de_Judas

Traduction copte d'un original grec, attesté par Irénée (v. 180). Œuvre gnostique faisant de Judas le disciple privilégié qui provoque la libération de l'élément spirituel en Jésus.

 

Claude-Gilbert Dubois, Judas au fil des haines
http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=IMIN_011_0031


" Il faut d'abord rendre à Satan sa dignité, celle qu'il a dans le Livre de Job.

Il siège parmi les Anges au premier rang et tout près de Dieu.

Il n'est pas déchu. Son rôle est de mettre à l'épreuve la fidélité des hommes à Dieu. Fonction ingrate certes, qui a pu lui valoir cette mauvaise réputation de " Tentateur ", qu'il faudrait honnêtement traduire par " Testeur ".

C'est lui qui est venu " tester " la fidélité de Job le serviteur de Dieu. C'est lui qui vient " tester " (ou, si l'on veut, " tenter ") la fermeté du Fils de Dieu, Jésus, dans le désert, avant l'ouverture de son ministère public, cette première épreuve difficile. Il revient le " tester " en fin de sa carrière, en une autre période difficile, à la veille de l'ultime épreuve.

Il a choisi une autre méthode; il pénètre dans le corps et l'esprit de l'un de ses plus proches disciples, Judas.

Nous pouvons suivre Jean jusqu'au bout dans cette direction : Jésus sait dès le début le rôle attribué à Judas.

C'est pourquoi il le plaint ; c'est pourquoi il l'estime parce qu'il s'élève, par le choix fait de lui par le Père comme réceptacle de son Ange testeur, au-dessus de l'humanité commune, représentée par ses autres disciples, y compris Pierre qui reste le représentant le plus exemplaire de cette humanité ; c'est pourquoi il le garde jusqu'au bout, parce qu'il connaît sa mission.


Suivons toujours les textes.

Après l'affaire de Béthanie, ce que Judas a retenu, ce n'est pas l'argent gaspillé, c'est la réponse de Jésus : " Vous ne m'aurez pas toujours ". Jésus annonce sa mort prochaine.

En ce moment, Satan entre en Judas et l'éclaire : le moment de sa mission est venu. Judas obéit à l'injonction de l'Ange envoyé par le Père. Jésus a donné le signe, il exécute sa volonté. Il va s'entendre avec les Prêtres du Temple.

Au moment de la Cène, Jésus annonce à ses disciples que l'un d'eux va le livrer : Judas n'a pas encore compris et pose la question, comme les autres : " Est-ce moi, maître ? ".

Alors Satan entre à nouveau en lui (nous suivons Luc et Jean) et l'éclaire : c'est ton rôle.

À deux de ses disciples, Pierre, saisi de curiosité, et Jean, qui pose la question : " Qui est le traître ? ", Jésus montre Judas en lui donnant un morceau de pain. Les deux disciples interprètent tout de travers en faisant de Judas un traître.

Judas n'est pas un traître : en lui tendant la bouchée de pain, Jésus lui signifie : " c'est l'heure, va, fidèle serviteur, accomplis ta mission ingrate ".

Judas se lève, et en fidèle serviteur, il va accomplir sa mission ingrate. On ne saura pas si c'est avec des larmes.


 

Et lorsqu'il revient, la nuit, près de Jésus, il lui donne un baiser, un baiser d'intimité, parce qu'il est avec Jésus le seul à comprendre ce qu'il fait, et de soumission, parce qu'il a accompli les ordres du maître, en lui disant à l'oreille : " Voilà, mon maître aimé, c'est fait, et vite, comme tu l'as demandé ".

 

Et il s'enfonça dans la nuit, et personne ne vit qu'une nouvelle fois il pleurait.

 

 

Comme il y a un Jésus, homme et Dieu, fils de Dieu, il y a en face de lui, par la volonté du Père, un Judas, homme et tabernacle de l'Ange envoyé par le Père.

Cette confrontation est silencieuse, mais ils se comprennent intimement tous les deux, parce que leur fonction, qui est d'essence divine, les place tous les deux au-dessus de l'humanité, comme agents, l'un principal et l'autre subalterne, de la volonté du Père dont ils veulent tous les deux " qu'elle soit faite " pour l'amour de Dieu et de l'humanité.

Lorsque sa mission est accomplie, l'Ange testeur quitte Judas.

Judas, privé des lumières de l'Ange, n'est plus qu'un homme ; il n'est pas assez fort pour supporter le rôle qui l'a accablé. Il a perdu celui qu'il aimait, et il va, comme l'avait fait avant lui Achitophel, le conseiller de David, se suicider par amour de son maître.

Ce faisant, il mime, en suivant fidèle, la mort de son maître accroché à l'arbre de la croix. Pierre et Jean n'ont rien compris au rôle véritable de Judas : Jean l'accable parce qu'il croit qu'il est un traître, et Pierre lui donne une mort qui peut passer pour le châtiment de Dieu.

En quoi ils se trompent tous les deux ; car l'un, qui l'accable, donne, sans le savoir, les principaux éléments d'un dossier qui l'innocente, et l'autre, en racontant à sa manière la mort de Judas, montre qu'il a bien peu retenu de l'enseignement du maître sur l'" amour " qu'on doit avoir à l'égard de ses " ennemis ".

Quant aux autres disciples, ils ont encore moins compris, puisqu'ils n'ont rien entendu. Ils ont cru que Judas était sorti, sur l'ordre de Jésus, pour aller chercher des vivres (c'est Jean lui-même, encore une fois, qui le dit). "

 

Sont-ces larmes que l'artiste a représentées sur le dos de chaque main de Judas ?
Ou des marques d'infamie ?

 

Nicole Pellegrin, Fleurs saintes. L'écriture des stigmates - XVIe-VIIIe siècles - in Femmes en fleurs, femmes en corps - Sang, santé, sexualités, du Moyen Age aux Lumières, PU Saint-Etienne, 2010, pp. 101-122

Genèse 4.14-15
Voici, tu me chasses aujourd'hui de cette terre ; je serai caché loin de ta face, je serai errant et vagabond sur la terre, et quiconque me trouvera me tuera.
L'Éternel lui dit : Si quelqu'un tuait Caïn, Caïn serait vengé sept fois. Et l'Éternel mit un signe sur Caïn pour que quiconque le trouverait ne le tuât point.

Apocalypse 9, 3-5
De la fumée sortirent des sauterelles, qui se répandirent sur la terre ; et il leur fut donné un pouvoir comme le pouvoir qu'ont les scorpions de la terre.
Il leur fut dit de ne point faire de mal à l'herbe de la terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre, mais seulement aux hommes qui n'avaient pas le sceau de Dieu sur le front.
Il leur fut donné, non de les tuer, mais de les tourmenter pendant cinq mois ; et le tourment qu'elles causaient était comme le tourment que cause le scorpion, quand il pique un homme.

Livre du prophète Ezéchiel 9, 3-7
Puis il cria d'une voix forte à mes oreilles : Approchez, vous qui devez châtier la ville, chacun son instrument de destruction à la main !
Et voici, six hommes arrivèrent par le chemin de la porte supérieure du côté du septentrion, chacun son instrument de destruction à la main. Il y avait au milieu d'eux un homme vêtu de lin, et portant une écritoire à la ceinture. Ils vinrent se placer près de l'autel d'airain.
La gloire du Dieu d'Israël s'éleva du chérubin sur lequel elle était, et se dirigea vers le seuil de la maison ; et il appela l'homme vêtu de lin, et portant une écritoire à la ceinture.
L'éternel lui dit : Passe au milieu de la ville, au milieu de Jérusalem, et fais une marque sur le front des hommes qui soupirent et qui gémissent à cause de toutes les abominations qui s'y commettent.
Et, à mes oreilles, il dit aux autres : Passez après lui dans la ville, et frappez ; que votre œil soit sans pitié, et n'ayez point de miséricorde !
Tuez, détruisez les vieillards, les jeunes hommes, les vierges, les enfants et les femmes ; mais n'approchez pas de quiconque aura sur lui la marque ; et commencez par mon sanctuaire ! Ils commencèrent par les anciens qui étaient devant la maison.
Il leur dit : Souillez la maison, et remplissez de morts les parvis !... Sortez !... Ils sortirent, et ils frappèrent dans la ville.

Livre du Deutéronome 14, 1
Vous êtes les enfants de l'éternel, votre Dieu. Vous ne vous ferez point d'incisions et vous ne ferez point de place chauve entre les yeux pour un mort.

Livre du Lévitique 19, 26-28
Vous ne couperez point en rond les coins de votre chevelure, et tu ne raseras point les coins de ta barbe.
Vous ne ferez point d'incisions dans votre chair pour un mort, et vous n'imprimerez point de figures sur vous. Je suis l'éternel.

Livre du Lévitique 21, 5
Les sacrificateurs ne se feront point de place chauve sur la tête, ils ne raseront point les coins de leur barbe, et ils ne feront point d'incisions dans leur chair.

Deuxième épître de Paul aux Corinthiens 1, 21-22
Et celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c'est Dieu,
lequel nous a aussi marqués d'un sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l'Esprit.

 

Avec le christianisme, le tatoué devient l'exclu frappé d'ostracisme. Une exception à cette hostilité religieuse se déroulait au sanctuaire de Loreto, en Italie, où les frères sont à l'origine d'une tradition consistant à tatouer avec des symboles religieux les pèlerins qui le souhaitaient ; en souvenir peut-être des stigmates de Saint François qui fonda le sanctuaire.

Sur les tatouages des pèlerins à Jérusalem :
http://www.villemagne.net/site_fr/jerusalem-cornelius-de-bruyn.php

 

 

 

JEAN

 

de l'hébreu Yôhânân = Yahweh fait grâce

Le plus jeune des Apôtres. Fils de Zébédée et peut-être de Salomé, frère cadet de Jacques le Majeur.

Auteur du 4ème Evangile où il se désigne comme "celui que Jésus aimait" (13,23)

Avant de mourir sur la croix, Jésus lui aurait confié sa mère Marie : "Femme, voici ton fils. Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. Et dès ce moment, le disciple la prit chez lui." (Jean, 19,25-27)

Aurait été plongé dans un chaudron d'huile bouillante, à Rome, par Domitien ; il en sortit indemne. Il fut ensuite exilé dans l'île de Patmos (Grèce) où il mourut.

Patron de l'Asie Mineure

Représenté accompagné de son symbole, l'aigle

 

Apocryphes chrétiens :

- Actes de Jean : érits en grec vers 150-180, sans doute â Alexandrie, centrés sur l'activité de Jean à Éphèse. Les lacunes peuvent être partiellement comblées par les Actes de Prochore, rédigés au Ve siècle. Interpolation gnostique relative à la croix de lumière : le Christ n'a pas souffert réellement. Mort paisible de Jean à Éphèse.

- Manuscrits de Nag Hammadi en langue copte, écrits au IVe ou début du Ve siècle. Ces textes sont la traduction d'originaux grecs du IIe siècle ou IIIe siècle : Livre des secrets de Jean (ou Apocryphe de Jean).

 

- a une plume à la coiffe + la position des doigts de la main = la plume pour écrire L'Apocalypse

- réagit à l'arrivée et au geste de Judas
- a l'âge approprié

 

Hieronymus Bosch -1485
Saint Jean l'Evangéliste à Patmos
Gemaldegalerie - Berlin

 

A propos des deux saints Jean
René Guénon, Symboles fondamentaux de la Science sacrée, pp. 254-257


René Guénon part du paradoxe suivant :
" Bien que l'été soit généralement considéré comme une saison joyeuse et l'hiver comme une saison triste, par là même que le premier représente en quelque sorte le triomphe de la lumière et le second celui de l'obscurité, les deux solstices correspondants n'en ont pas moins, en réalité, un caractère exactement opposé à celui-là. "

Car, analyse-t-il :
" En effet, ce qui a atteint son maximum ne peut plus que décroître, et ce qui est parvenu à son minimum ne peut au contraire que commencer aussitôt à croître ; c'est pourquoi le solstice d'été marque le début de la moitié descendante de l'année, et le solstice d'hiver, inversement, celui de sa moitié ascendante… " (Cette idée se trouve notamment exprimée à plusieurs reprises, sous des formes diverses, dans le Tao-te-King ; elle est rapportée plus particulièrement, dans la tradition extrême-orientale, aux vicissitudes du yin et du yang.)

Ce phénomène se retrouve dans la Bible :
" … et c'est aussi ce qui explique, au point de vue de sa signification cosmique, cette parole de saint Jean-Baptiste, dont la naissance coïncide avec le solstice d'été : " Il faut qu'il croisse (le Christ serait né au solstice d'hiver) et que je diminue. " (Jean, 3, 30)

En résumé :
" En réalité, c'est la moitié ascendante du cycle annuel qui est la période " joyeuse ", c'est-à-dire bénéfique ou favorable, et sa moitié descendante qui est la période " triste ", c'est-à-dire maléfique ou défavorable ; et le même caractère appartient naturellement à la porte solsticiale qui ouvre chacune de ces deux périodes en lesquelles l'année se trouve divisée par le sens même la marche du soleil. "

Qu'en est-il dans le christianisme ?
" … dans le christianisme, ce sont les fêtes des deux saints Jean qui sont en rapport direct avec les deux solstices. (Elles se situent en réalité un peu après la date exacte des deux solstices, ce qui en fait apparaître encore plus nettement le caractère, puisque la descente et la montée sont alors déjà commencées effectivement) " […]
" …ce que nous venons de rappeler est exprimé d'une certaine façon par le double sens qui se trouve inclus dans le nom même de Jean. En effet, le mot hanan, en hébreu, a à la fois le sens de " bienveillance " et de " miséricorde " et celui de " louange " (et il est au moins curieux de constater que, en français même, des mots comme " grâce" et " merci " ont aussi exactement la même double signification) ; par suite, le nom Jahanan peut signifier " miséricorde de Dieu " et aussi " louange à Dieu ". Or, il est facile de se rendre compte que le premier de ces deux sens paraît convenir tout particulièrement à saint Jean-Baptiste et le second à saint Jean l'Evangéliste ; on peut d'ailleurs dire que la miséricorde est évidemment " descendante " et la louange " ascendante ", ce qui nous ramène encore à leur rapport avec les deux moitiés du cycle annuel. "

Et dans le " folklore " ?
" Nous rappellerons ici, en la rattachant plus spécialement aux idées de " tristesse " et de " joie " que nous indiquions plus haut, la figure " folklorique " bien connus, mais sans doute généralement peu comprise, de " Jean qui pleure et Jean qui rit ", qui est au fond une représentation équivalente à celle des deux visages de Janus ; "Jean qui pleure " est celui qui implore la miséricorde de Dieu, c'est-à-dire saint Jean-Baptiste, et " Jean qui rit " est celui qui lui adresse des louanges, c'est-à-dire saint Jean l'Évangéliste. "

 

 

JUDE

Généralement identifié avec Thaddée (de l'araméen 'tadday' = "à la mamelle"). Appelé Lebbée dans certains manuscrits, remplacé par Jude dans l'Evangile de Luc.

A ne pas confondre avec Jude, frère de Jésus ("frère" signifiant "cousin").

Il est le saint de l'espoir, des causes perdues, désespérées et des difficultés.

Il alla, avec Simon, prêcher l'Évangile dans l'Idumée, la Syrie et la Mésopotamie. Son attribut est la massue avec laquelle il fût achevé lors de son martyre en Perse ou en Arménie, vers 80.

Jude Thaddée est traditionnellement représenté portant l'image de Jésus à la main ou près de sa poitrine.

 

 

- semble exténué, la mine souffrante, près de la mort = Jude est le saint que l'on prie quand on est gravement malade

Dans la représentation des Apôtres, Jude tient parfois une scie ; on le représente aussi avec une massue ou une épée, et il est parfois accompagné d'une barque. L'équerre de saint Jude montre en lui l'architecte de la maison de Dieu

 

Saint Jude - attribué à Ramon Destorrent
Volet d'un polyptique espagnol
2e moitié 14e siècle
Lille - musée des Beaux-Arts

 

 

SIMON

 

= entendant

Les Evangiles le surnomment parfois le "Zélote" ou le "Cananéen" (le "zélé").

Il y a peu de renseignements sur lui dans les Ecritures.
Il accompagna Jude en mission en Perse où, d'après la tradition apocryphe, il subit le martyr : il aurait été découpé en morceaux à la scie comme le prophète Isaïe. Pour cette raison, il est souvent représenté portant une scie.

Patron des tanneurs

 

 

détail dans une église - Gand

 

Martyr, Simon fut scié en divers morceaux. Trois représentations de son supplice :

- il tient le bras et la main gauches comme une 'scie'

- les manches de son habit sont de différentes couleurs (métaphore de la mutilation, de la segmentation)

- "mise en évidence" des parties génitales coupées (cf. Osiris)

 

 

 

 

BARTHÉLÉMY

 

= fils de Talmaï ou Tolmaï

Nathanaël (= don de Dieu : Natan'el signifie "Dieu a donné") et lui ne seraient-ils pas la même personne ? Il n'apparaît que dans l'évangile selon Jean (Jean 1:43-51). Toujours associé à Philippe. Comme le nom de Barthélemy suivait celui de Philippe dans la liste des Douze Apôtres, Nathanaël lui fut assimilé.

" Philippe rencontra Nathanaël, et lui dit : Nous avons trouvé celui de qui Moïse a écrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé, Jésus de Nazareth, fils de Joseph. Nathanaël lui dit : Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon ? Philippe lui répondit : Viens, et vois. Jésus, voyant venir vers lui Nathanaël, dit de lui : Voici vraiment un Israélite, dans lequel il n'y a point de fraude." (Jean 1, 45-51)

Saint Barthélémy peut porter une hache ou un couteau. Il aurait été condamné à être écorché vif.
Le supplice durant trop longtemps au gré de son bourreau, il fut décapité à la hache.

Patron de l'Arménie et des plâtriers

Apocryphes chrétiens :

- Questions de Barthélemy : original grec, traduit en latin et en vieux slave. Barthélemy reçoit des révélations sur la descente du Christ aux enfers, l'incarnation, le jugement des morts.

- Livre de la Résurrection de Jésus-Christ par l'apôtre Barthélemy : original copte d'un dialogue sur la résurrection du Christ et son apparition à sa mère Marie. Début du Ve siècle.

 

- ne présente que sa tête

= l'abbaye royale de Joye-en-Val prétendait posséder son crâne

Jacques de Voragine dans la Légende dorée (Legenda aurea) retient les trois hypothèses : "Sur le genre exact du martyre de saint Barthélémy les avis diffèrent : car saint Dorothée affirme expressément qu'il a été crucifié.

Et il ajoute que son supplice eut lieu dans une ville d'Arménie nommée Albane, comme aussi qu'il fut crucifié la tête en bas.

D'autre part, saint Théodore assure que l'apôtre a été écorché vif; et il y a encore d'autres historiens qui prétendent qu'il a eu la tête tranchée.

Mais cette contradiction n'est qu'apparente : car rien n'empêche de penser que le saint a d'abord été mis en croix, puis, pour plus de souffrances, écorché vif, et enfin décapité."

D'après la tradition il est à l'origine, avec Jude, de l'Église apostolique arménienne.

Michel-Ange
détail de la fresque du Jugement Dernier de la Chapelle Sixtine
Saint Barthélemy tenant le couteau de son martyre et sa peau écorchée
(le visage est celui de Michel-Ange)

 

 

 

JACQUES LE MAJEUR

 

= suivant, supplanteur

Fils de Zébédée et peut-être de Salomé, Jacques le Majeur est le frère aîné de l'apôtre Jean (et non de Jacques le Mineur).

: "De là étant allé plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, qui étaient dans une barque avec Zébédée, leur père, et qui réparaient leurs filets. Il les appela, et aussitôt ils laissèrent la barque et leur père, et le suivirent." (Mt 4, 21-22)

Il fut décapité à Jérusalem sur ordre d'Hérode Agrippa, entre 41 et 44.

Une tradition veut qu'il soit venu évangéliser l'Espagne et que sa sépulture soit à Saint Jean de Compostelle.

Il a pour attributs une tenue de pèlerin et un bourdon (bâton), une coquille et un chapeau à large bord.

Patron du Chili, de l'Espagne, des ouvriers, des pharmaciens, des pèlerins, des rhumatisants

Apocryphes chrétiens :

- Protévangile de Jacques : le plus ancien des évangiles de l'enfance de Jésus. Rédigé en grec vers 175 en Syrie. Le titre primitif serait : La Nativité de Marie : révélation de Jacques. Il raconte la nativité de Marie, son séjour au Temple, ses fiançailles avec Joseph, la naissance de Jésus à Bethléem. Le but est de défendre la virginité perpétuelle de Marie. Influence considérable.

- Évangile de l'enfance du Pseudo-Matthieu : remaniement latin du Protévangile de Jacques, auquel est ajoutée la fuite en Égypte (chapitres 18-24). Récit très populaire en Occident, écrit vers la fin du VIe siècle ou au début du VIIe.

- Manuscrits de Nag Hammadi en langue copte, écrits au IVe ou début du Ve siècle. Ces textes sont la traduction d'originaux grecs du IIe siècle ou IIIe siècle : Épître apocryphe de Jacques (Livre secret de Jacques) ; Première Apocalypse de Jacques ; Deuxième Apocalypse de Jacques.

Voir Jacques le Mineur à la page suivante

- il porte son épieu sur l'épaule
= le bâton du pèlerin sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle

- la main droite touche la fontaine au niveau d'une 'coquille'
= la coquille Saint-Jacques

Jean Fouquet
Heures d'Etienne Chevalier - 15è s.
Musée Condé - Chantilly
Ms 71, folio 32 (détail)

 

 

 

 

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